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Le nombre de commerces vides recule en Wallonie, selon l’Association du Management de centre-Ville.


Moins de commerces vides dans les villes wallonnes : une première en dix ans


Le recul du nombre de commerces vides en Wallonie s’explique notamment par l’arrivée de nouveaux commerçants qui ont changé de carrière suite à la pandémie.

Depuis plus de 20 ans, l’Association du Management de Centre-Ville (AMCV) passe au crible les indicateurs du commerce dans les cœurs urbains wallons. L’étude 2022 porte sur 35 centres-villes, les plus petits Aywaille et Beauraing avec leurs 72 et 73 commerces, les plus grands Liège qui en compte 1153, Namur 671 et Charleroi 537. En exclusivité, voici les tendances lourdes.


1. Cellules vides :

Le taux de cellules vides a légèrement diminué en Wallonie, il est passé de 17,2% à 16,8%. Mais cette bonne nouvelle en cache une moins bonne: plusieurs centres-villes ont perdu de la densité en raison de la transformation de rez commerciaux en logements comme à Beauraing (-5,4% par rapport à 2021), Ciney (-2,9%), Marche en Famenne (-2,6%), Malmedy (-1,9%), Andenne (-1,8%), Waremme (-1,7%) et Ath (-1,4%). Ces cellules perdues ont peu de chance de redevenir un jour des commerces, ce qui représente une moins-value en potentiel d’attractivité. En nombre de cellules vides, Verviers est le champion toutes catégories avec un taux record de 46,6% lié aux dégâts des inondations de 2020. Arlon, Binche, La Louvière, Couvin et Mons en totalisent entre 24,8 et 22,4%, soit près d’un sur quatre. C’est Louvain-la-Neuve qui s’en sort le mieux avec 3,4%, juste devant Waterloo (5,3%). L’un et l’autre ne souffrent pas de la concurrence de retails parks ou centres commerciaux en périphérie proche.


2. Nouveaux acteurs :

Le Covid a fait mal au commerce ? C’est vrai. Mais la crise sanitaire a également favorisé l’émergence de nouveaux opérateurs qui ont décidé de redonner du sens à leur travail, de réorienter leurs carrières. C’est ce qui explique qu’après 10 ans d’évolution continue à la hausse du nombre de cellules vides (la moyenne était de 5 à 6% au début des années 2000), la courbe s’est tout à coup infléchie. Négoce ou production en circuit court, alimentation saine et durable, magasins de vêtements de seconde main ont fleuri dans les villes, cela a permis de recommercialiser certaines rues comme celles des Carmes ou des Brasseurs à Namur, selon Erwan Lelieveld de l’AMCV qui a supervisé l’étude. De même, des influenceurs et acteurs du commerce en ligne ont ouvert des magasins. Charleroi (où le diagnostic de l’AMCV a exclu momentanément la ville haute en chantier) a peu bénéficié de ce phénomène.


3. Identité commerciale :

La densité commerciale, c’est-à-dire la concentration des cellules commerciales, l’efficience ou le nombre de magasins actifs et la spécialisation (équipement de la personne et de la maison, alimentation, Horeca, services) permettent d’établir le "profil" des centres-villes. En Wallonie, l’offre de shopping, qui représente l’ensemble des commerces d’habillement, d’équipement de la maison, a continué à s’affaiblir dans les cœurs urbains pour tomber à 22,6% (on en était à plus de 30% en 2015). "C’est notamment lié à la faillite d’enseignes de prêt-à-porter comme Camaïeu ou Pimkie", selon le président de l’AMCV Jean-Luc Calonger. Une évolution qui sanctionne souvent les grands axes commerciaux: à Liège, le pont d’Île et la Vinave d’Île totalisent 23,3% de cellules vides (un record), idem rue Albert Ier à La Louvière avec 20%. Bémol: l’Horeca a poursuivi son ascension amorcée en 2019: le secteur représente désormais 26,3% de l’offre.


Louvain-la-Neuve sourit, Verviers fait grise mine

Waterloo et Louvain-la-Neuve sont les grands gagnants de l’enquête 2022 de l’AMCV sur le commerce urbain. Dans la cité de la Butte du Lion, le nombre de cellules vides est passé de 10,1 à 5,4%, c’est la plus belle progression non liée à la transformation de rez en logements. Malgré une légère hausse des cellules vides (de 1,2 à 3,4%), la plus jeune ville de Wallonie conserve son statut de numéro 1. Aucun autre centre urbain ne fait mieux.


C’est à mettre en relation avec leur grande densité commerciale: des deux côtés, l’offre se concentre en effet sur un petit périmètre, le chaland n’a pas à parcourir de longues distances pour faire ses achats. Waterloo est aussi la seule ville à afficher un taux de spécialisation en shopping, soit les enseignes d’équipement de la personne et de la maison, de plus de 40%. À 43,8%, elle est au double de la moyenne wallonne, ce qui en fait une destination attrayante pour le consommateur.


Même si le nombre de cellules vides s’y est réduit, Braine l’Alleud fait partie avec Couvin et Binche des centres-villes en crise. Verviers présente le profil le plus mauvais: un indicateur de cellules vides deux fois plus haut que la moyenne malgré une bonne densité commerciale. Proportionnellement, c’est là que le plus grand nombre de commerces ont fermé en 2022: près d’un sur dix en moyenne. Les inondations sont passées par là. Et dire que le groupe City Mall voulait daller la Vesdre pour y construire un mall!


Chiffres de Waterloo :

  • Taille centre-ville : 299 unités / 2ème position (après les cinq grands centres wallons)

  • Densité commerciale : 92 % / 2ème position

  • Efficience commerciale : 87,7 % / 2ème position

  • Taux de cellules vides : 5,3 % (-4,8% p/r à 2021)

  • Spécialisation en shopping : 43,8 % / 1ère ville wallonne

  • Spécialisation commerce de proximité : 28,4 %

  • Spécialisation Horeca : 20,1 %



Source : Vers l'Avenir - Didier Albin

Publié le 28-01-2023


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